C'est à Figueres, en Espagne, dans sa ville natale, que Dali a souhaité créer un centre d'exposition d'une partie de ses oeuvres. C'est aussi là qu'il repose. A notre arrivée, une longue queue de visiteurs serpentait devant le Théâtre-Musée, si bien que nous avons craint de ne pouvoir découvrir les lieux. Finalement, quelques heures plus tard, la file d'attente s'était considérablement réduite et nous avons pu pénétrer dans cet espace des plus insolites où Dali a laissé libre cours à son extravagance et rendu hommage, à travers ses créations, à de nombreux artistes et intellectuels dont il était admiratif. Sur la place Gala-Salvador Dali, devant le musée et tout autour, on peut déjà découvrir les premières oeuvres comme, par exemple, le monument dédié au philosophe catalan Francesc Pujols. Sur cette même place se trouve aussi l'église Sant Pere où Dali fut baptisé.

Le Théâtre-Musée est constitué de deux espaces : l'ancien théâtre municipal et un ensemble de salles qui ont surgi au fur et à mesure des agrandissements successifs.

Pénétrons maintenant dans la première partie du musée correspondant à l'ancien théâtre. Une fois passé le vestibule, on arrive dans un grand patio avec, en son centre, une Cadillac surmontée d'une colonne de pneumatiques, elle-même recouverte d'une barque renversée, couronnée par un parapluie noir. Sur le capot de la voiture, se dresse une scupture de dimension impressionnante. Sur les murs, des mannequins dorés nous saluent ; au-dessus d'eux, on peut voir une série de lababos blancs. Des monstres dits "grutesques", constitués de multiples éléments, sont chargés de surveiller le patio. Cet espace se veut une invitation au jeu et à la fête. "Je veux que mon musée soit un bloc unique, un labyrinthe, un grand objet surréaliste. Ce sera absolument théâtral. Les visiteurs en sortiront avec la sensation d'avoir eu un rêve théâtral."

On accède ensuite sur la scène, surplombée par une coupole devenue l'emblème du musée et de la ville. Sur les murs, on trouve encore des sculptures mais aussi des reproductions photographiques. Président la scène, un rideau encadre un immense tableau représentant un buste ouvert sur la poitrine.

On visite ensuite successivement :

- la salle du Trésor qui contient certaines des oeuvres les plus importantes ;

- la salle des Poissonneries où sont exposées d'autres oeuvres et des bijoux ;

- la crypte où se trouve la pierre tombale de Dali ;

- la salle Mae West, très surprenante avec son application tridimensionnelle qu'on découvre juché tout en haut d'un escalier à travers une lentille de réduction qui pendouille sous le ventre d'un chameau ;

- la salle Antoni Pitxot qui présente des oeuvres de cet artiste, ami de Dali ;

- la salle des Oeuvres Maîtresses qui contient des oeuvres collectionnées par Dali ;

- la salle du Palais du Vent avec son superbe plafond peint, la chambre avec son lit en forme de coquille avec, au-dessus, un tapis reproduisant La persistance de la mémoire avec les montres molles... ;

- la Tour Galatea où vécut Dali ;

- une salle où sont exposés la collection de bijoux dessinés par Dali et les dessins préparatoires.