C'est à La Roche-sur-Yon, préfecture de la Vendée, que j'ai passé mes années lycée. Et c'est sur la Place Napoléon que le car venu de Fontenay-Le-Comte me déposait chaque lundi. Quatre-vingts kilomètres de trajet suivis d'une dizaine de minutes dans un bus de ville pour regagner mon établissement scolaire. Et le vendredi, après la fin des cours, il fallait refaire le chemin inverse. Napoléon trône toujours fièrement sur son cheval, mais plus de gare routière aujourd'hui sur cette place, car d'étranges bestioles ont investi les lieux...
Quatre bassins, alimentés par l'eau de pluie récupérée sur les toitures des bâtiments autour de la place, accueillent des animaux qui n'attendent que le public pour s'animer. Pour les voir s'éveiller, il suffit d'actionner les manettes des pupitres de manipulation accessibles sur chaque bassin. Le dromadaire rappelle-t-il quelques souvenirs de la campagne d'Egypte à Napoléon ? A moins que ce ne soit le crocodile tapi près du kiosque, n'attendant qu'une main manipulatrice pour sortir de sa torpeur et ouvrir grand la gueule.
Ce monde peuplé de créatures animées et de véritables animaux (carpes koï, poules d'eau, libellules) ne peut que séduire petits et grands. L'œuvre conjointe de l'artiste François Delarozière et de l'urbaniste Alexandre Chemetoff, baptisée Les animaux de la place, donne à la place Napoléon un aspect bien éloigné de l'atmosphère bruyante et polluante que j'ai connue fin 70, début 80.
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