En 2011, un prix régional, le Prix Victor Hugo, avait été décerné à mon premier livre,Trop-plein, publié aux Editions Chloé des
Lys. J'ai eu envie de lire l'ouvrage récompensé pour ce même prix en 2012, et je n'ai vraiment pas eu à le regretter. Une fois le livre refermé, je me suis même dis que mon
Trop-plein aurait pu difficilement rivaliser avec Le soleil sous la soie d'Eric Marchal, si je l'avais présenté au jury du comité de lecture de l'ADILL en
2012 !
Ce roman historique, servi par un style léger, fluide et raffiné m'a, en effet, beaucoup plu. Il captive le lecteur du début à la fin, grâce à un rythme soutenu, de nombreuses
péripéties et des personnages attachants.
Le récit débute en 1694, dans le Duché de Lorraine, encore sous l'occupation française. Sur sa route, Nicolas Déruet, chirurgien ambulant, porte secours à un cocher dont le carosse s'est renversé
et à l'un des passagers, le Comte de Montigny. Il fait alors la connaissance de la nièce du Comte, qu'il sera amené à retrouver plus tard.
Nicolas, qui souhaite se poser quelque temps, s'installe à Nancy, chez François Delvaux, son ancien maître d'apprentissage en chirurgie. Le jeune homme s'adonne alors avec passion,
dévouement et talent à la
pratique de son art, aux côtés de son ami. Epanoui dans son travail, il l'est aussi dans sa vie sentimentale, car il est tombé amoureux d'une accoucheuse ; mais le décès
d'un patient, qui n'est autre que l'homme le plus puissant du duché, le mène en prison et le sépare de celle dont il s'est épris.
Libéré par François, le jeune chirurgien est contraint de quitter la ville et de s'engager dans les troupes de coalition en Hongrie. Et ce n'est que quelques années plus
tard, après avoir opéré de nombreux soldats sur les champs de bataille, qu'il peut enfin revenir à Nancy, sans craindre d'être emprisonné. Mais Marianne, sa bien-aimée, a disparu...
La suite des aventures de Nicolas est toute aussi passionnante, divertissante et instructive. Instructive, car l'intérêt de cet ouvrage réside aussi dans le fait qu'il témoigne des
procédés utilisés en chirurgie au croisement du XVIIème et du XVIIIème siècle, l'auteur s'étant énormément documenté sur le sujet. Les opérations pratiquées sont
relatées de façon assez détaillée, crédibilisant davantage le héros. Voici, ci-dessous, un extrait de l'une d'entre elles :
Le corps étranger était enclavé dans l'un des espaces transverses des dernières lombaires, près du point d'attache des muscles. Il dirigea le tranchant de son
bistouri un peu en dehors afin d'éviter la lésion des vaisseaux sanguins attenants. L'objet était enkysté et les nerfs proches avaient été pincés par le développement du kyste, provoquant des
douleurs à chaque mouvement. Nicolas coupa toutes les adhérences et réussit à extraire la tumeur alors que la zone était encore partiellement anesthésiée par le froid.
Pour
terminer, je dirais que le livre d'Eric Marchal ne laisse jamais place à l'ennui. Chaque chapitre apporte son lot de nouveautés et de rebondissements, et le
récit combine habilement aventure, amour et amitié. De quoi, peut-être, intéresser un cinéaste. Car, pour sûr, ce beau livre pourrait aussi faire l'objet d'un bon
film.
Le blog de l'auteur : http://www.roman-influenza.fr/