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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 10:09

A l'occasion de la Journée Internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste et du 69ème anniversaire de la libération des camps de concentration, Esther Senot est venue, le 27 janvier 2014, apporter son témoignage de déportée à Verdun, au Centre Mondial de la Paix. Elle a enchaîné deux conférences : la première, à laquelle j'ai assisté, était destinée aux lycéens, et la deuxième à un public d'adultes.

En 1942, elle a 14 ans et vit à Paris où sa famille, d'origine polonaise, s'est installée douze ans plus tôt. Sa vie bascule lorsque ses deux frères sont convoqués par la Préfecture de police, arrêtés et envoyés dans un camp. Comme tous les autres Juifs, les Dzik vivent désormais dans la terreur, d'autant plus que les persécutions s'intensifient. Après la rafle du Vel' d'Hiv', à laquelle sa famille échappe, la jeune fille et sa soeur sont envoyées prendre des nouvelles de leurs proches, chacune de leur côté. Lorsqu'Esther revient, elle ne retrouve plus, ni ses parents ni sa soeur.

Une gardienne d'immeuble l'héberge durant une quinzaine de jours avant qu'elle ne décide de partir rejoindre son frère, militaire, à Pau, en zone libre. Avec l'aide d'un passeur, elle gagne Bordeaux, puis prend le bus pour Mont-de-Marsan. Elle franchit seule la ligne de démarcation, est ensuite recueillie par un fermier et finit par retrouver son frère. Elle vivra avec lui pendant quelques mois, jusqu'à ce que les Allemands occupent toute la France, en novembre 42. Son frère est alors contraint de quitter le pays et Esther choisit de revenir à Paris, espérant y retrouver des membres de sa famille. Mais dans la capitale, nulle trace de personne, la jeune fille est seule et sans toit. Elle va mener une vie d'errance pendant un an, se demandant chaque soir où dormir, puis elle sera arrêtée lors d'un contrôle de police et déportée à Auschwitz. C'est le début du voyage en enfer.

Mme Senot raconte ensuite l'innommable : le terrible voyage dans le wagon à bestiaux, la sélection à l'arrivée au camp, l'intégration à un commando de travail, les abominables conditions de vie, les fours crématoires, la marche de la mort, la libération des camps.

Mai 45, Esther est libre mais livrée à elle-même. L'Etat ne reconnaît pas le statut de victimes aux rescapés des camps et leur parole se heurte au doute. Il faudra attendre une vingtaine d'années avant, qu'enfin, leurs récits soient entendus et accrédités.

Ce témoignage fort et poignant, les élèves l'ont écouté dans un silence religieux. Quant à moi, outre l'émotion ressentie, il a fait resurgir un souvenir ancien : en classe de 4ème, j'avais assisté à la projection d'un film sur la Shoah. Des images très dures que nous n'avions pas l'habitude de voir à cette époque. A nos côtés, notre professeur de français, en larmes. J'ai appris, ce jour-là, qu'elle était juive.

A la fin de son intervention, Mme Senot a manifesté son inquiétude face à la montée du racisme en France. Malheureusement, pas sûr que tous les jeunes présents aient bien compris le message au vu des propos en faveur d'un soi disant humoriste tenus par certains, une fois revenus au lycée. 

Témoignage d'Esther Senot, rescapée des camps de la mort
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1963 : Naissance à Le Mazeau (85)

De 1984 à aujourd'hui : Enseignante en Sciences de Gestion (Lycée Sainte-Anne - Verdun)

De 2011 à aujourd'hui : Documentaliste (Lycée Sainte-Anne - Verdun)

Depuis 2009 : Auteur, Editions Chloé des Lys (Barry - Belgique)

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