Dimanche dernier, un reportage télévisé, aux Maldives, m'a transportée 28 ans en arrière. Du coup, j'ai ouvert l'album photos des vacances d'été 1987, ce qui m'a donné envie de vous livrer mes souvenirs tels qu'ils sont restés dans ma tête et dans mon coeur.
En 1987, l'aéroport de Malé, la capitale des Maldives, n'est ouvert que depuis six ans et les touristes commencent à s'intéresser à ce pays au décor de carte postale. Moi j'en rêve depuis que je suis lycéenne, très précisément depuis que j'ai lu un article dans le magazine Distance auquel j'étais abonnée pour apprendre l'anglais. Alors mon mari n'a donc pas eu d'autre choix que de me suivre lorsque j'ai décidé d'y passer les vacances...
Après une heure de voiture, une heure de train, seize heures d'avion avec trois escales et deux heures de dhoni (bateau traditionnel maldivien que l'on peut voir sur la photo ci-dessus) nous voilà enfin installés à Kanifinolhu, une des plus belles îles, située dans l'atoll nord.
Nous sommes logés dans un bungalow sur la plage et nous n'avons que quelques mètres à faire pour nous baigner dans les eaux turquoises, de vrais Robinson Crusoë ! J'aime discuter avec Ibrahim, qui s'occupe du ménage de notre logement. Et lorsqu'il à du mal à se faire comprendre, il dessine sur le sable.
Quant à Ahmed, il est notre serveur attitré. Mon mari l'a amicalement baptisé "Traîne savate", car on l'entend arriver de loin. Il travaille sept jours sur sept et passe onze mois sur douze sur cette île. Quand je lui demande ce qu'il fait durant son mois de congé, il me répond : "Je vais à la mosquée et je drague les filles !"
A Kanifinolhu, nous passons nos journées à nous baigner. Car dès le matin, après le petit déjeuner, impossible de résister à l'eau chaude et transparente du lagon et surtout à tous ces poissons qui batifolent autour de nous. Un spectacle dont nous ne nous lasserons jamais durant les deux semaines passées sur l'île.
Qu'est devenue "notre île" ? Un petit tour sur Internet pour le découvrir. En 1987, elle abritait 50 chambres réparties en bungalows sur la plage. Aujourd'hui, le club Med a investi les lieux et elle en compte 228 : 129 chambres Club standard, 24 chambres de luxe et 75 suites sur pilotis. Un centre de bien-être, une piscine d'eau douce et un complexe de jeux pour les enfants ont été construits. Ces prestations luxueuses me feraient-elle apprécier davantage l'endroit aujourd'hui ? Pas sûr car il a sûrement perdu de son authenticité et de sa tranquillité.
Et que dire du nouveau visage du pays, devenu une des républiques islamiques les plus strictes au monde où intégristes et extrémistes imposent leur loi. La peine de mort a été rétablie, même pour les mineurs, les femmes ayant commis l'adultère sont flagellées en public, la liberté de la presse est bafouée. Paradis pour les uns et enfer pour les autres...