Il est temps maintenant de débarquer sur Deserta Grande. La quarantaine de personnes à bord est acheminée sur l'île en zodiac. Puis notre groupe se scinde en deux et nous suivons nos guides respectifs.
L'endroit est très aride et présente un relief escarpé. Ce qui explique que les tentatives de peuplement humain aient toutes échoué. Seule présence sur l'île, celle des gardes qui se relaient pour surveiller cet espace protégé depuis 1990 et devenu parc naturel en 1995. En 1992, les trois îles ont aussi été classées "Réserve biogénétique" par le Conseil de l'Europe. Une petite station scientifique a été implantée. Les trois îles désertes jouent en effet un rôle crucial dans la conservation de certaines espèces animales et végétales rares ou endémiques. Toutes les trois centres de nidification d'oiseaux marins. Deserta Grande détient quant à elle la plus grande colonie de pétrels de Bulwer de l'Atlantique.
Sur cette même île, vit aussi une espèce de tarentule que l'on ne trouve nulle part ailleurs (Hogna ingens). Un spécimen de 8 cm qui a élu domicile dans la montagne. Elle se nourrit de lézards et a la particularité de ne pas tisser de toile. Nous avons pu en observer une... morte, je vous rassure !
Au cours de la balade, notre guide nous fait découvrir quelques unes des plantes présentes sur l'île, comme par exemple celle dont les pêcheurs extrayaient la substance laiteuse pour la déverser dans la mer afin d'aveugler les poissons et les capturer plus facilement. Nous pénétrons ensuite dans la cabane qui sert d'hôpital pour les phoque moines, puis dans une autre où sont exposés des panneaux explicatifs et la tarentule que j'évoquais précédemment.
Il est maintenant temps de regagner le Bonita da Madeira et de reprendre la mer. Au retour, pas de baleines ni de dauphins, mais nous avons été gâtés à l'aller.
Je discute longuement avec un jeune membre d'équipage qui m'apprend que le bateau s'arrête de naviguer uniquement durant les mois de janvier et février. Une période durant laquelle il est remis en état. Il parle ensuite de son travail avec passion. Un métier qu'il n'échangerait pas pour un autre, même s'il est éprouvant.
Le capitaine me propose de prendre la barre. Comme je suis petite, je dois me mettre sur la pointe des pieds ! Je plaisante en lui disant qu'il est facile de diriger un bateau. Sur ce, il me répond que je vais devoir manoeuvrer toute seule pour le rentrer dans le port et que j'ai intérêt à avoir une bonne assurance ! Une plaisanterie, bien évidemment... il reprend la barre juste avant notre arrivée et je ne suis pas mécontente de pouvoir recoller mes pieds au plancher !
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